Avoir une presse dynamique, indépendante et structurée fait partie des objectifs des assises de la presse. Mais pour Cheikh Thiam, ancien Dg du Soleil, membre du comité de pilotage des assises, “pour rendre rentable la presse, certains patrons devraient mutualiser leurs forces”. Ils doivent penser à se mettre ensemble. « Il faudrait qu’on pense à la mutualisation. Je crois que certains groupes de presse gagneraient à s’unir », a-t-il préconisé.
De l’avis de ce membre du Comité de pilotage des assises, cela permettrait de conforter les entreprises de presse. « Quand on mutualise, on mutualise les compétences, les rédactions, les ressources et le respect qui est dû à un organe à travers la qualité de ses prestations. Il faut y réfléchir et qu’on évite de rester dans nos coins et créer un journal ou une radio dont la viabilité est problématique ».
Interpellé sur le marché de la publicité, Cheikh Thiam indique qu’il y a, sur ce plan, beaucoup de nébuleuse. D’après lui, les gens avancent des chiffres, mais il n’y a jamais eu d’étude sur le volume en termes de publicité au Sénégal. Cependant, renseigne-t-il : « on est en train de travailler sur un nouveau code de la publicité. Mais il faut que les patrons de médias soient imaginatifs pour chercher les niches à travers lesquelles la presse pourra se financer ».
Par ailleurs, l’ancien directeur général du Soleil pense que l’UEMOA, à l’instar de l’Union européenne, devrait, aux côtés des pouvoirs publics et de la presse, porter le combat afin que les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), ces géants de la technologie, versent des redevances aux médias africains comme ils s’en acquittent désormais en Europe. Ce fut un rude combat gagné par les médias européens avec le soutien de l’union européenne. Car, explique-t-il : « ce sont ces GAFAM qui nous font la concurrence et pompent la publicité. Par ailleurs, ils utilisent les contenus de la presse écrite, de la télévision… sans débourser zéro franc. Il faudrait qu’on pose ce débat en Afrique de l’ouest, particulièrement avec l’UEMOA et la Cédéao. C’est un combat qu’il faut mener ».