C’est parti pour trois mois de réflexions ! Les assises nationales de la presse, organisées par la Coordination des Associations de Presse (Cap) ont été lancées, ce jeudi 24 Août, à la Maison de la Presse Babacar Touré. Le coup d’envoi des travaux a été donné par le ministre de la Communication Moussa Bocar Thiam.
Les travaux de ces assises, qui vont durer trois mois, permettront aux acteurs des médias d’asseoir une réflexion pertinente, appropriée et adaptée aux conditions et réalités actuelles de la presse. « Le premier problème de la presse sénégalaise est d’ordre économique », a d’emblée relevé Mamadou Ibra Kane, Président du Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de la Presse du Sénégal (Cdeps) lors de son intervention à la cérémonie de lancement des assises nationales.
Selon lui, la presse sénégalaise est, aujourd’hui, presque en faillite « avec une perte cumulée de près de 70 % de son chiffre d’affaires ». Cela veut dire, constate-t-il pour le regretter : « que ces sociétés ne gagnent pas de l’argent mais perdent de l’argent ». Le patron d’Africom SA (éditrice des quotidiens sportifs Stades et Sunu Lamb) pense que ces assises nationales devraient servir de cadre pour revoir le modèle économique de la presse. Ce, en essayant de voir comment faire pour que l’information soit rentable pour les entreprises qui la fabriquent.
Par ailleurs, le Président du Cdeps a également dénoncé les atteintes « extrêmement graves » à la liberté de la presse et à la liberté d’expression constatées dernièrement. Pour étayer ses dires, il évoque les arrestations et les emprisonnements des journalistes ainsi que les violences, les menaces et les intimidations exercées à l’encontre des professionnels des médias.
Or, rappelle-t-il : « nous journalistes, nous n’avons pas de position politique, nous ne sommes pas au service des gouvernants, nous ne sommes pas au service des partis politiques, nous ne sommes pas au service des lobbies. Nous sommes au service des Sénégalais et de l’État du Sénégal. Donc de ce point de vue-là, on doit nous permettre de travailler de manière digne sans pour autant que l’on soit violenté et intimidé ».